Les prix des fromages ont beau avoir augmenté, la raclette s’en sort sans une griffe (dans le poêlon). S’il n’y a pas photo entre les prix des marques distributeurs et celles des raclettes de ferme des fromageries, il n’y a pas match non plus au niveau du goût et de la texture.
Au niveau de la raclette, le Belge ne change pas ses délicieuses habitudes… Au premier week-end frisquet, c’est parti pour ce repas simple, roboratif, réconfortant, convivial ! Si le fromage a augmenté globalement de 20 % sur un an d’après l’indice des prix à la consommation, les prix de la raclette ne se sont pas envolés et les ventes, elles, continuent d’augmenter. La raclette continue à être le produit d’appel des crèmeries-fromageries, parce que tout le monde en raffole et que même les produits fermiers faits dans de petites exploitations sont abordables.
Julie Moulia sait à quel point la raclette est un must dès que la fraîcheur des soirées est établie, fin septembre. “De début octobre à fin mars, un client sur trois entre dans nos fromageries pour y acheter de la raclette”, explique la crémière depuis 7 ans, qui possède désormais trois fromageries : Le Plateau du Berger à Ixelles, La Petite Vache à Saint-Josse et La crémerie de Lasne.
Une clientèle qui change
Hélène Milan qui tient avec sa sœur Lara la belle fromagerie “Sœurs” rue Lesbroussart à Ixelles s’est rendu compte qu’en plus de la clientèle d’habitués de la boutique, qui ne boude pas la raclette et autre fondue moitié-moitié, elle voyait arriver des clients saisonniers : “ceux des mois cléments, tournés fromage frais, plus “légers” et ceux d’automne et hiver, encore plus nombreux, on a les Mozzarella et les Raclette”, conclut-elle en souriant, “et ils reviennent chaque année”.
Évidemment, la raclette en barquette plastique dans les supermarchés se vend très bien. Les magasins Carrefour sont ceux qui offrent le “plus grand assortiment du marché avec 20 références en libre-service, 12 à la coupe et même 9 à la fraîche découpe, c’est-à-dire découpé par nos soins”, nous renseigne la porte-parole. Celle qui se vend le plus ? “La raclette “nature” de la marque Carrefour, suivie des plateaux de raclettes assorties qui permettent de varier les plaisirs”. Et si la raclette marque distributeur y est chaque année la plus vendue, Carrefour constate que “le consommateur se tourne également vers les produits un peu plus chers tels que la raclette suisse et les raclettes aromatisées ou encore vers la raclette au fromage de Brézain”.
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Le test des marques : quels fromages de raclette nous font le plus fondre ? (COMPARATIF) Même constat chez Hélène et Julie, qui ont vu un renouveau dans les clients qui poussent la porte de leur boutique : “Aujourd’hui, les clients de 20 à 35 ans, n’hésitent plus à pousser la porte d’un commerce spécialisé parce qu’ils ont envie de savoir ce qu’ils achètent et mangent : la provenance, les méthodes de production et la qualité. D’ailleurs, de plus en plus d’étudiants et jeunes actifs fréquentent mes boutiques”, estime Julie Moulia.
Le goût, pas vraiment plus cher
Car la raclette, c’est vraiment une histoire de qualité et de goût. Michel Vervaeke, de la “Patte Noire” à Jodoigne, comprend bien qu’on puisse céder aux attraits pécuniaires des raclettes préemballées, surtout quand on doit surveiller son budget de près : “On en trouve à 8 ou10 € le kilo ! Mais pour ce prix-là, la raclette est fabriquée industriellement, avec du lait pasteurisé et des additifs. Elle est grasse et… n’a malheureusement pas de goût.” Pour lui, les consommateurs seraient surpris s’ils comparaient vraiment le prix de leur raclette sous plastique habituelle à celle au lait cru des fromageries, “Et même doublement surpris : on a de la raclette de Savoie au même prix, voire moins mais surtout le goût et la texture sont là !”. Ce fromage populaire est en effet un produit d’appel pour les fromageries
Bien sûr, il y aura des différences des prix au kilo selon qu’on parle de raclette suisse : la Bagnes est une Rolls en la matière ! Celles du Valais, siglées AOP, offrent une onctuosité et des saveurs corsées qui mettent l’eau à la bouche : “C’est simple, c’est l’altitude et la différence d’herbage qui donnent du goût au lait et donc au fromage”, nous explique l’affineur de La Patte Noire. Les raclettes à l’ail des ours, à la moutarde, fumée coûtent aussi un peu plus cher.
Julie Moulia vient de lancer Le Raclette Shop (www.racletteshop.be), un eshop spécial raclette. On commande avant 11h pour être livré à vélo chez soi ou au bureau, avant 17h. Côté prix, ils varient de 7€/personne pour le fromage à 12,5€/personne pour le Panier du Berger, assortiment de fromages et charcuteries.
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